Par sa topographie, Verneuil-sur-Avre se présente aujourd'hui encore comme une ville médiévale. Le centre historique est toujours délimité par les fossés du XIIe siècle qui l'entourent. Le tracé des rues remonte lui-aussi au Moyen Age, seule la rue Thiers ayant été percée au XIXe siècle. On repère ainsi encore facilement les trois bourgs castraux d'origine, séparés entre eux par les canaux de l'Iton et par des murailles intérieures, dont il reste quelques vestiges.
Des sept paroisses de l'Ancien Régime, Verneuil-sur-Avre a conservé un important patrimoine religieux qui témoigne des différentes périodes de l'histoire de la ville. Les anciennes chapelles de la Trinité (actuel cinéma Le Trianon), Saint-Nicolas et Notre-Dame de Grâce, ainsi que certaines parties des églises de la Madeleine et Notre-Dame ont conservé des éléments de l'époque romane. Le style gothique flamboyant, à la fin du XVe et au début de XVIe siècle, a marqué la ville de son empreinte par le chef-d'œuvre qu'est la Tour de la Madeleine, mais aussi par les vestiges des anciennes églises Saint-Jean. La façade de l'ancienne église Saint-Laurent, devenue un centre culturel, présente de fines sculptures de la Renaissance, tandis que les tribunes en bois construites à l'intérieur de l'édifice témoignent de son utilisation comme tribunal, salle de théâtre et salle de réunion politique pendant la période révolutionnaire. L'église Notre-Dame rassemble en elle-même toute l'histoire de la ville, du XIIe au début du XXe siècle, associant des éléments d'architecture romans, gothiques, Renaissance, classiques et néoromans. Les églises de la Madeleine et Notre-Dame, ouvertes à la visite, contiennent un important patrimoine mobilier (statuaire des XIII-XVIe siècles, orgue de Jean-Baptiste Nicolas Lefebvre de 1784, vitraux des XV-XVIe siècles…). L'ancienne abbaye Saint-Nicolas constitue également un ensemble architectural remarquable.
Eglise de la Madeleine | XII-XVIe siècles | Classé MH en 1862 |
Ouvert Visite guidée de l'église et du clocher |
Notre-Dame | XII-XIXe siècles | Classé MH en 1992 |
Ouvert Visite guidée |
Saint-Jean | XV-XVIe siècles | Classé MH en 1943 | |
Saint-Laurent | XVIe siècle | Inscrit à l'ISMH en 1968 |
Expositions Visites guidées |
Ancienne abbaye Saint-Nicolas | XII-XIXe siècles | ||
Ancien Hôtel Dieu Chapelle de la Trinité | XII-XVIIIe siècles | ||
Chapelle Notre-Dame de Grâce | XII-XIIIe siècles |
Le clocher de l'église de la Madeleine, véritable dentelle de pierre, présente un remarquable ensemble de trente-sept statues, sculptées par des "imagiers" venus de Rouen. Celles-ci forment un miroir de la société médiévale commenté lors des visites guidées et mis en valeur par l'éclairage nocturne du monument.
La ville a conservé un grand nombre de maisons à pans de bois, dispersées dans l'ensemble des rues du centre historique. Les plus anciennes d'entre elles remontent au XVe siècle et sont souvent décorées de "rageurs" ou "engoulants", animaux fantastiques sculptés dans les poutres, ainsi que de statues figurant des personnages religieux (saint Michel, sainte Barbe, le Christ Jardinier…). Progressivement, les rénovations entreprises par les particuliers ont permis de mettre à jour un nombre toujours plus important de ces façades à colombages.
Maison à pans de bois Rue de la Poissonnerie |
XVIe siècle | Inscrite à l'ISMH en 1937 | |
Maisons à pans de bois 507-521 Rue de la Madeleine |
XVIe siècle | Inscrites à l'ISMH en 1961 | |
Maison "du Boulanger" 14 Rue du Canon |
XVe siècle | ||
Maison à pans de bois 136 Rue des Tanneries |
XVIe siècle | Inscrite à l'ISMH en 1928 |
A la même époque, le chœur de l'église Notre-Dame est également reconstruit et ses voûtes décorées de riches clés pendantes dans le style de Jean Goujon. Les restaurations entreprises à partir de 1870 dans un style néo-roman forment un ensemble cohérent, rappelant l'architecture du temps de la fondation de la ville
Maisons à pans de bois 561,578, 598 Place de la Madeleine |
XVIe siècle | Inscrites à l'ISMH en 1961 et 1962 | |
Maison à pans de bois Place de Verdun |
XVII-début XXe siècles |
Deux maisons, édifiées dans la seconde moitié du XVe siècle, présentent une architecture et un décor tout à fait exceptionnels. Agrémentées d'une échauguette surmontée d'une toiture en poivrière, leurs façades sont constituées d'un damier, alternant harmonieusement pierre calcaire, silex et brique, et décorées par des personnages burlesques ou tirés de fabliaux, sculptés dans les encadrements des fenêtres et formant des frises dans les corniches supérieures.
Maison à tourelle Rue de la Madeleine |
XVe siècle | Classée MH en 1862 | Bibliothèque municipale |
Maison à tourelle Rue Notre Dame |
XVe siècle |
Témoins de l'installation d'un grand nombre de familles de la noblesse dans la ville sous l'Ancien Régime, ainsi que de l'enrichissement d'une partie de la bourgeoisie du commerce et de l'artisanat, les hôtels particuliers construits entre la Renaissance et la fin du XVIIIe siècle sont constitués de corps de bâtiments imposants alliant différentes méthodes de construction, parfois agrémentés de cours d'honneur ou de vastes jardins situés au cœur même du paysage urbain.
Maison dite d'Artus Fillon 138 Rue du Canon |
XII-XVI-XVII-XVIIIe siècles | ||
Maison Avenel 67 rue du Canon |
XVII-XVIIIe siècles | ||
Hôtel de Bournonville 598 rue de la Madeleine |
XVIIIe siècle | Inscrit à l'ISMH en 1961 | |
Hôtel de la Pihalière 532 rue de la Madeleine |
XVIIIe siècle | Inscrit à l'ISMH en 1972 | |
Hôtel de Boislévêque Rue de la Fontaine minérale |
XVIIIe siècle | ||
Hôtel de Vieilles Rue des Bouchers |
XVIIIe siècle |
(dernier quart XIXe-premier quart XXe siècle)
La seconde moitié du XIXe siècle voit renaître l'engouement pour les styles de construction conçus comme régionalistes, marqués par un désir de retour aux formes médiévales et aux matériaux locaux. Plusieurs villas bourgeoises sont ainsi édifiées dans un goût néogothique associé à l'utilisation du silex, de la brique, du grison et du grès. Les façades présentent à nouveau des décors en damier, alternant brique et silex, tandis que tours et tourelles viennent compléter leur aspect médiéval. Parallèlement, sous l'impulsion de l'architecte Maurice Storez notamment, plusieurs édifices anciens sont soigneusement restaurés (Maison à pan de bois rue Gambetta, Maison Storez, Tribunal…). Enfin, avec l'installation de la gare ferroviaire en 1866, de nouvelles avenues sont percées à l'extérieur de la ville médiévale, le long desquelles sont édifiées de riches villas rappelant celles des stations balnéaires de la côte normande (Avenue Foch, Avenue Victor Hugo)
Maison Storez 155 Rue du Canon |
XII-XVIII-début XXe siècles | ||
Maison à pans de bois 301 Rue Gambetta |
XVII-début XXe siècles | ||
"Maison de bois" 408 Rue Notre-Dame |
XVI-début XXe siècle | ||
Hostellerie Le Clos | XIXe siècle | ||
Maison à tourelle néogothique Rue du Pont-Fort |
XIXe siècle | ||
Ancien tribunal Rue Aristide Briand |
XVI-XIXe siècles |
La Tour grise | XIIIe siècle | Inscrit à l'ISMH en 1927 |
Visite guidée Animations |
Vestiges de fortifications (fossés, Tour gelée, remparts près de l'abbaye Saint-Nicolas…)
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